Les idées reçues sur le suicide
Une personne qui tente de se suicider n’est pas poussée par un désir de mort. Elle vit une situation de grande détresse et cherche en fait à mettre fin à une souffrance insupportable. Dans la crise suicidaire, elle ne voit plus les possibilités qui existent de s’en sortir. Le suicide n’est donc pas un choix, mais un non-choix, ou plutôt une non-perception des autres choix.
Il y a toujours une grande ambivalence chez la personne suicidaire, qui est présente jusqu’aux derniers instants. L’envie de vivre est tantôt rattrapée par l’envie d’y mettre fin, et inversement. Les proches, l’entourage, les professionnel-le-s de la santé et même des inconnu-e-s peuvent empêcher un suicide, et ce, même au dernier moment.
De plus, beaucoup de personnes ayant survécu à une tentative de suicide témoignent qu’elles ne voulaient pas mourir mais qu’elles espéraient que quelqu’un prenne conscience de leur mal-être et intervienne. (info sur IASP)
Entre le début des années 2000 et la fin 2020 le taux de suicide standardisé pour 100’000 habitants en Suisse a baissé de 41.5%. Ce taux est dans la moyenne européenne (Suisse : 9.5 pour 100’000 habitants 2020). Il n’est donc pas l’un des plus élevés du monde.
Parler de suicide a quelqu’un n’est pas incitatif. Au contraire, évoquer la problématique suicidaire avec une personne en situation de mal-être pourra la soulager, l’inciter à parler et exprimer sa souffrance. Cela lui montrera aussi que ce n’est pas un sujet tabou et participera à rompre son isolement face aux idées suicidaires.
La majorité des personnes décédées par suicide avaient mentionné de manière directe ou indirecte leur intention. Il existe souvent des signes avant-coureurs de souffrance, des signaux ou des messages d’alertes, des phrases cachées qui signifient un mal-être ou une envie de disparaître. Toutefois, ces signaux peuvent être subtils voire invisibles, même pour les proches.
S’informer sur les signaux d’alerte et les comportements à risques permet de pouvoir repérer une personne en détresse et intervenir avant le passage à l’acte.
Les idées et envies suicidaires sont passagères. Souvent, elles sont liées à une situation qui devient insurmontable et dont on ne trouve pas l’issue. Comme la dépression, les envies suicidaires se soignent et la prise en charge par des professionnel-le-s s’avère efficace. De nombreux témoignages de personnes ayant surmonté une crise suicidaire démontrent qu’il est possible de retrouver le goût de vivre.
Témoignages en anglais ici : http://livethroughthis.org/
Une personne qui envisage le suicide est en proie à des émotions intenses et/ou des symptômes psychiques très sévères. Certaines personnes concernées peuvent parler du suicide comme moyen de mettre un terme à des souffrances devenues insupportables. Le suicide peut aussi avoir lieu dans un contexte de raptus ou d’impulsivité. La lâcheté et le courage sont des jugements de valeur qui n’aident pas la personne concernée et peuvent l’empêcher de chercher de l’aide par crainte d’être jugée.