Médiatisation et prévention
Les médias jouent un rôle important dans la société en informant sur le suicide, un problème de santé publique majeur. Dans un dialogue constant, STOP SUICIDE s’allie avec eux pour publier des informations de nature à prévenir le suicide, en limitant l’effet d’imitation. Ce programme est soutenu par le Canton de Vaud depuis 2011 dans le cadre de sa politique de santé.
CES ÉLÉMENTS PEUVENT AIDER LES LECTEUR.RICE.S EN DIFFICULTÉ !
Mentionner les ressources et les numéros d’aide à contacter en cas de crise suicidaire
Un article sur le suicide peut avoir un impact important sur une personne vulnérable. En indiquant les numéros d’aide, les lecteurs en situation de détresse auront accès facilement au soutien dont ils ont besoin.
- • Un encadré « Besoin de parler ? Appelez le 143 – la Main Tendue »
Eviter les détails sur la méthode et le lieu d’un suicide ou d’une tentative
Ces informations augmentent le risque d’imitation chez les personnes déjà fragilisées, car elles font connaître un moyen de concrétiser la pulsion suicidaire. Elles ne devraient jamais être mises en évidence dans les titres, chapeaux, sous-titres et légendes photos
- • « Il est mort sous l’influence d’un cocktail de drogues » plutôt que d’indiquer la posologie ou le nom du médicament.
Utiliser un langage factuel, sans jugement de valeur ni sensationnalisme
Un traitement sensationnel, en ‘Une’ ainsi qu’une couverture répétée ou excessive, favorise les suicides par imitation, et ce d’autant plus lorsque la personne concernée est célèbre. On estime que le taux de suicide augmente de 0,26 pour 100’000 dans le mois suivant le suicide d’une célébrité.
- • « Une augmentation des taux de suicide » plutôt que « une vague de suicide », qui est plus sensationnaliste et anxiogène
- • « Se suicider » plutôt que « commettre un suicide », qui donne une connotation criminelle au geste
- • « Un suicide avéré » ou « un suicide abouti » plutôt que « un suicide réussi », qui porte un jugement sur l’acte
- • « Une tentative » plutôt que « un suicide raté », qui porte un jugement sur l’acte
Eviter de rapporter une cause unique de suicide, mais évoquez les multiples facteurs qui, cumulés, peuvent mener au suicide
Un suicide est généralement provoqué par le cumul ou l’interaction complexe de plusieurs facteurs individuels et sociaux. Un événement de vie difficile (deuil, rupture amoureuse, échec scolaire, etc.) peut déclencher un passage à l’acte mais ne saurait en être l’unique cause.
- • « Il restera toujours difficile de trouver une réponse définitive à un tel geste » plutôt que « une rupture amoureuse l’a poussé au suicide »
Respecter la douleur des proches
Les témoignages de l’entourage d’une personne décédée par suicide ont un effet préventif sur les lecteurs en détresse psychologique. S’exprimer sur ce sujet dans les médias peut toutefois être une épreuve difficile sur le plan émotionnel, en particulier quand le décès est récent. Se mettre à la place des témoins permet de prendre du recul pour juger de l’effet que peux avoir un article.
L’expérience personnelle des témoins peut être complétée par l’avis d’un expert, qui apportera des éléments objectifs et factuels sur la réalité suicide.
- • « A cette époque, j’ai pensé au suicide, mais j’ai trouvé un nouveau but avec la naissance de mon fils »
BOITE À OUTILS
La version courte des points de repère de STOP SUICIDE pour une médiatisation préventive
Les indications de l’Organisation Mondiale de la Santé sur la médiatisation du suicide, traduites par le Programme Papageno (FR)
Guide pratique du Conseil suisse de la presse
Le chapitre consacré au traitement médiatique du suicide, dans le guide Repères pour un journalisme responsable
Le rapport de STOP SUICIDE sur la médiatisation du suicide dans la presse romande en 2015
L’étude Prévention et journalisme, un dialogue subtil – améliorer le traitement médiatique du suicide, menée par Anouk Piraud sur mandat de l’Office fédéral de la santé publique
Les dernières éditions de la Revue de presse et des savoirs publiées mensuellement par STOP SUICIDE