Idées reçues

Une personne qui tente de se suicider n’est pas poussée par un désir de mort. Elle vit une situation de grande détresse et cherche en fait à mettre fin à une souffrance insupportable. Dans la crise suicidaire, elle ne voit plus les possibilités qui existent de s’en sortir. Le suicide n’est donc pas un choix, mais un non-choix, ou plutôt une non-perception des autres choix.

Il y a toujours une grande ambivalence chez la personne suicidaire, qui est présente jusqu’aux derniers instants. L’envie de vivre est tantôt rattrapée par l’envie d’y mettre fin, et inversement. Les proches, l’entourage, les professionnel-le-s de la santé et même des inconnu-e-s peuvent empêcher un suicide, et ce, même au dernier moment.

De plus, beaucoup de personnes ayant survécu à une tentative de suicide témoignent qu’elles ne voulaient pas mourir mais qu’elles espéraient que quelqu’un prenne conscience de leur mal-être et intervienne. (info sur IASP)

Dans les années 1980, le taux de suicide en Suisse était beaucoup plus élevé qu’aujourd’hui. Depuis, il a baissé de 30% (si on exclut les suicides assistés). Le taux actuel (10.4 pour 100 000 habitants en 2017) se trouve dans la moyenne des pays européens (11.3). Chez les jeunes (15-29 ans) il a été divisé par 3 en 25 ans, mais reste la première cause de décès.

Parler de suicide a quelqu’un n’est pas incitatif. Au contraire, évoquer la problématique suicidaire avec une personne en mal-être pourra la soulager, l’inciter à parler et exprimer sa souffrance. Cela lui montrera que ce n’est pas un sujet tabou et pourra rompre son isolement face aux idées suicidaires.

La majorité des personnes suicidées avaient mentionné de manière directe ou indirecte leur intention. Il existe souvent des signes avant-coureurs de souffrance, des signaux ou des messages d’alertes, des phrases cachées qui signifient un mal-être ou une envie de disparaître.

S’informer sur les signaux d’alerte et les comportements à risques permet de pouvoir repérer une personne en détresse et intervenir avant le passage à l’acte.

Les idées et envies suicidaires sont passagères. Souvent, elles sont liées à une situation qui devient insurmontable et dont on ne trouve pas l’issue. Comme la dépression, les envies suicidaires se soignent et la prise en charge par des professionnel-le-s s’avère efficace. De nombreux témoignages de personnes ayant surmonté une crise suicidaire démontrent qu’il est possible de retrouver le goût de vivre.

Témoignages en anglais ici : http://livethroughthis.org/

Une personne suicidaire est une personne en proie à des émotions très fortes et le geste survient pour alléger les souffrances qui deviennent trop difficiles à supporter. Au moment du passage à l’acte, la personne suicidaire n’a plus les idées claires et vit une situation de crise intense. Le geste suicidaire représente un grand désespoir ; la lâcheté et le courage, sont des jugements de valeurs.