#STOPIDÉESREÇUES

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#STOPIDÉESREÇUES

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Les idées reçues ont un impact sur le risque suicidaire de bien des manières différentes. D’une part, il existe des idées reçues à propos du suicide qui contribuent à aggraver des situations à risque. Elles constituent des obstacles à la prévention car elles empêchent les personnes qui souffrent et leur entourage d’en parler et de chercher de l’aide. Ces idées reçues entretiennent le tabou autour du suicide et stigmatisent les personnes qui ont des pensées suicidaires et les enferment d’autant plus dans leur isolement.

D’autre part, de nombreuses idées reçues qui peuvent affecter le bien-être de chacun.e circulent dans notre société. C’est le cas par exemple des stéréotypes sur l’identité de genre et l’orientation sexuelle, des injonctions sociétales sur la performance ou l’apparence, ou encore des stéréotypes racistes. Les personnes qui subissent ces préjugés ont des difficultés pour s’épanouir, car elles ne se sentent pas acceptées comme elles sont.

Pour renforcer la prévention du suicide, il est essentiel de déconstruire ces stéréotypes et d’en comprendre les mécanismes. Tout au long du mois de novembre, STOP SUICIDE vous propose donc un tour d’horizon des idées reçues qui entourent la question du suicide, nous verrons comment elles sont construites et comment elles nous affectent afin de lutter contre leurs effets néfastes !

« Les personnes qui parlent du suicide veulent juste attirer l’attention, elles ne vont pas vraiment passer à l’acte »

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En réalité, 75% des personnes qui meurent par suicide en avait parlé avant, de manière directe ou indirecte. Cette idée reçue est dangereuse, car elle amène des personnes témoins de ces propos à les minimiser. Au contraire, il est important de les prendre au sérieux et de saisir cette occasion pour ouvrir le dialogue et approfondir le sujet.

Dans cette situation, on ne regrettera jamais d’avoir posé la question « est-ce que ça veut dire que tu penses au suicide ? ». Si la personne répond « oui », on peut alors la soulager en lui portant l’attention dont elle a besoin, en l’écoutant sans jugement et en lui proposant ensuite du soutien auprès d’un.e professionnel.le.

« Le suicide est un choix personnel et rationnel »

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En réalité, une personne qui envisage le suicide cherche à ne plus souffrir, elle n’est pas poussée par un réel désir de mort. Les personnes en crise suicidaire se trouvent dans un état psychologique ne leur permettant pas d’avoir une vision objective de leur situation. Elles ne parviennent alors plus à voir d’autres solutions qui pourraient stopper leur souffrance. Le suicide n’est donc pas un choix, mais un non-choix, ou plutôt une non-perception des autres choix. La décision de se tuer est donc surtout à interpréter comme une impossibilité à continuer à vivre comme jusqu’alors, sans aucune perspective de changement.

Il est primordial de déconstruire cette idée reçue qui peut entraîner les proches à se sentir impuissants et à ne pas intervenir face à une personne en crise suicidaire. Nous pouvons toutes et tous être acteurs de prévention du suicide, en étant présent.e.s, à l’écoute et en accompagnant une personne qui souffre vers une ressource d’aide !

« Le suicide est un acte de lâcheté/de courage »

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Un suicide n’est ni lâche, ni courageux. Une personne qui pense au suicide traverse une crise émotionnelle intense et n’arrive plus à supporter cette souffrance. Au sommet de la crise, elle ne parvient plus à voir d’autres solutions que la mort pour y mettre fin. Un suicide ou une tentative de suicide sont donc des actes de désespoir profond, pour lequel ces jugements de valeur n’ont aucune pertinence.

Ces idées reçues peuvent avoir un impact conséquent, car elles peuvent motiver le passage à l’acte en établissant un jugement de valeur sur celui-ci. Pour cette raison, il est nécessaire de les déconstruire !

« Parler de suicide est dangereux car cela encourage le passage à l’acte »

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Parler de suicide n’est pas dangereux, tout dépend de la façon dont on en parle.

Il faut éviter de banaliser la souffrance, moraliser ou sensationnaliser l’acte. En revanche, écouter, reconnaitre les souffrances de l’autre et les prendre au sérieux, ne contribuera pas au passage à l’acte, au contraire, cela soulagera la personne enfermée dans son mal-être. Engager le dialogue permettra de briser l’isolement et donnera la possibilité à la personne d’exprimer sa souffrance librement, de lui faire entrevoir d’autres solutions et de faciliter la demande d’aide.

En combattant cette idée reçue, nous espérons amener les proches à engager la discussion avec une personne en crise, car parler ouvertement du suicide est l’un des moyens les plus efficaces de l’empêcher.

« Le suicide est un acte imprévisible »

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Un suicide est toujours précédé de signes avant-coureurs, mais ceux-ci peuvent parfois être difficiles à repérer. C’est pourquoi il est important de s’informer à ce sujet et d’apprendre à les reconnaître. Ces « signaux d’alerte » peuvent s’exprimer de manière indirecte, et la personne ne les montre pas forcément à son entourage le plus proche.

Il est donc important que chacun.e connaisse les signaux d’alerte et les comportements à risque et y soit attentif.ve pour pouvoir être à même de détecter la détresse d’une personne et intervenir pour prévenir le passage à l’acte.

« Une personne suicidaire veut réellement mourir et on ne peut pas l’en empêcher »

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Les envies suicidaires surviennent dans un moment de crise émotionelle intense, lorsqu’une situation devient insurmontable et que l’on ne parvient plus à voir d’issue pour résoudre ses problèmes. Une personne qui a des pensées suicidaires ne souhaite donc pas mourir, elle cherche à mettre un terme à des souffrances devenues insupportables et ne perçoit plus les autres solutions qui existent.

Beaucoup de personnes ayant survécu à une tentative de suicide témoignent qu’elles ne voulaient pas mourir, mais qu’elles espéraient que quelqu’un prenne conscience de leur mal-être et intervienne. Les proches, l’entourage, les professionnel-le-s et même des inconnu-e-s peuvent empêcher un suicide, et ce, même au dernier moment.

Par ailleurs, les témoignages de personnes ayant surmonté une crise suicidaire montrent qu’après l’avoir traversée, ils ont retrouvé le goût de vivre. Une étude qui s’est intéressée à des personnes ayant survécu à une tentative de suicide a révélé que 95% d’entre elles étaient toujours en vie 26 ans après leur tentative. Comme la dépression, les envies suicidaires se soignent et la prise en charge par des professionnel.le.s s’avère efficace.

Santé mentale et stigmatisation

Les idées reçues sur les maladies mentales engendrent la stigmatisation et l’exclusion des personnes touchées. Celles-ci n’osent pas en parler et demander de l’aide de peur d’être jugées, ce qui retarde leur prise en charge et laisse donc la situation s’aggraver.

On entend souvent que les personnes concernées par un ou des troubles psychiques sont plus violentes, qu’elles n’ont pas la volonté d’aller mieux ou qu’elles ne peuvent pas travailler ni vivre normalement.

Ces fausses idées participent à l’apparition de préjugés et de comportements discriminatoires envers cette population. Ces stéréotypes stigmatisent les personnes concernées par les troubles psychiques et ont un impact important sur la reconnaissance de leur souffrance, la demande d’aide, l’accès aux soins et l’adhésion aux traitements. Ils constituent alors un obstacle au rétablissement, et un réel frein à la prévention de conduites suicidaires.

Tu peux en savoir plus sur les idées reçues autour des difficultés en santé mentale et tester tes connaissances en allant faire un tour sur le site de la fondation FondaMental ainsi que celui de la fondation Falret.

La schizophrénie au cinéma

Le cinéma véhicule des représentations stéréotypées et erronées des personnes schizophrènes. Elles entraînent une stigmatisation de cette population et complique leur recherche d’aide, leur prise en charge et donc l’amélioration de leur bien-être.

Les personnes schizophrènes sont représentées comme dangereuses et violentes, comme ayant toutes un dédoublement de personnalité, des hallucinations visuelles et aucun espoir de guérison. Ces représentations erronées engendrent peur et méfiance et ont des répercussions sur la prise en charge et le rétablissement des personnes concernées. Par ailleurs, les personnes touchées par ces maladies intériorisent souvent ces représentations entraînant des difficultés à identifier les réels symptômes, et encore plus à accepter la maladie. « 75% des patients en psychiatrie, toutes pathologies confondues, se sentent discriminés de par leur statut en raison de la violence des autres ».

Mais malgré ces effets négatifs, le cinéma peut aussi être un outil thérapeutique efficace lorsque les personnages montrent des représentations réalistes des maladies mentales. Cela peut aider les patient.e.s et leur entourage à identifier, reconnaître et accepter leur trouble et favorise leur prise en charge.

Un article à découvrir dans le magazine Neon !

« La dépression est une faiblesse de caractère »

La dépression constitue un des principaux facteurs de risque du suicide, il est donc nécessaire d’agir pour que cette maladie soit mieux comprise et ainsi mieux diagnostiquée et traitée.

Elle n’est pas souvent considérée comme une réelle maladie, mais plutôt comme une mauvaise passe, une faiblesse de caractère, qu’il est possible de surmonter avec un peu de volonté… Déconstruire ces idées reçues pourra changer le regard de la société sur la maladie et permettra une prise en charge plus sérieuse.

« Le petit passage à vide », campagne de la Fondation FondaMental, tente de déconstruire ces idées reçues et de provoquer une prise de conscience sur la gravité de la dépression et la nécessité d’une prise en charge : La dépression est une maladie et comme toute maladie grave, elle peut être fatale si elle n’est pas prise au sérieux !

Demander de l’aide

Des mythes sont très répandus dans l’opinion publique concernant la demande d’aide lorsque l’on ne va pas bien et que l’on a des problèmes.

Demander de l’aide nous rend vulnérables, rend les autres mal à l’aise, garder ses problèmes pour soi est une sécurité… En réalité, demander de l’aide demande du courage et consiste déjà en une première étape importante pour aller mieux. Garder ses problèmes pour soi paraît plus facile sur le moment, mais au contraire cela les amplifiera. De plus, se confier à une personne ne la met pas mal à l’aise, bien au contraire, elle se sentira bien de pouvoir aider.

Ces idées reçues peuvent être dangereuses car elles découragent les personnes en difficulté à se tourner vers un.e proche ou un.e professionnel.le pour se faire aider. Il est important d’informer sur ces stéréotypes pour promouvoir la demande d’aide et éviter les conduites suicidaires résultant d’un profond mal-être.

Un article à lire dans Psychologies magazine !

Consulter un professionnel de la santé mentale

Lorsqu’on va consulter un médecin pour un problème physique, personne ne se pose de questions et personne ne porte de jugement. Par contre, lorsqu’il s’agit d’un thérapeute, on peut percevoir une gêne car ce sujet reste encore très tabou dans notre société.

Ce tabou autour de la santé mentale est à l’origine d’un sentiment de honte et de peur du jugement. En effet, il est courant d’entendre que si une personne consulte un.e professionnel.le de la santé mentale c’est parce qu’elle est folle, hystérique, dépressive, seule ou faible, que cette personne ne sait pas lâcher prise ou qu’elle a dû vivre un événement particulier…

Les idées reçues sur les personnes qui consultent génèrent de la stigmatisation et expliquent pourquoi tant de personnes n’osent pas chercher l’aide dont ils ont besoin. En informant, en sensibilisant, et en osant en parler, nous pourrons briser ce tabou et ainsi déconstruire ces mythes qui entoure la santé mentale !

Le Huffington Post décortique les stéréotypes qui pèsent sur les personnes qui consultent un.e psy. Il consacre également un article au témoignage très touchant et sincère d’une jeune femme qui a vécu le stigmate autour des personnes qui consultent des professionnels de la santé mentale. Elle partage son expérience et le soulagement qu’elle a ressenti lorsqu’elle a enfin pu se confier.

https://www.huffingtonpost.fr/emma-gaubert/honte-consulter-psychologue-faire-du-bien_a_23018705/

Harcèlement scolaire : déconstruire les mythes

Beaucoup de fausses croyances existent autour du phénomène du harcèlement scolaire qui entravent souvent la détection des cas et l’intervention de la part des adultes ou des témoins. « Ce n’est pas du harcèlement », « si mon enfant était harcelé, il me le dirait », « un enfant harcelé y est certainement pour quelque chose », « la victime doit se défendre ou ignorer ».

Ne pas reconnaitre ce que subit une victime et y rester indifférent peut avoir de graves conséquences sur celle-ci. En effet, cela va l’enfermer dans son silence et dans sa honte. Il est donc primordial de déconstruire les idées reçues, en informant, en sensibilisant et en parlant de ce phénomène. Une prise de conscience des croyances erronées pourrait permettre une meilleure reconnaissance des situations de harcèlement et une réaction plus efficace qui minimiserait les conséquences parfois fatales.

Un article à découvrir dans le magazine Psychologie Positive.

Mettre fin à la responsabilisation des femmes victimes de harcèlement sexuel

Le harcèlement sexuel touche un très grand nombre de femmes, il est donc essentiel d’agir pour améliorer la compréhension du phénomène. Les idées reçues le concernant empêchent que ces comportements soient dénoncés et qu’on intervienne pour les stopper. « C’est de la drague », « ce n’est qu’un compliment », « les femmes provoquent les hommes », « ce n’est pas grave, c’est normal », « les hommes ont des pulsions, vous devriez être flattée »…

Ces stéréotypes ont pour conséquence de renverser la responsabilité des violences sur les femmes. Ces actes sont souvent banalisés et les femmes sont culpabilisées. Elles ne se sentent pas légitimes, voire honteuses de refuser ou de dénoncer ces comportements ou propos sexistes.

Dans cet article de Madmoizelle, le projet féministe Paye ta Shnek, qui lutte contre le harcèlement sexiste, dénonce les mythes qui existent autour de ce phénomène et les déconstruit :

Tu peux aussi aller voir le site de l’association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT) qui déconstruit les idées reçues sur les violences sexistes en contexte professionnel.

Teste tes connaissances sur les idées reçues